Depuis octobre 2023, le Garage Moderne accueille une œuvre de Théo Jansen ,Siamésis, pendue dans sa charpente.
Plutôt que de simplement la regarder, nous avons pensé la prolonger avec un cycle de résidences d'artistes qui répondent aux univers monstrueux, organiques et mécaniques de Théo.
Les Strandbeesten sont des créatures vivantes, et leur inventeur considère leur morphologie comme un patrimoine commun, qui peut être réinvesti, et qui comme une matière vivante doit donner naissance à autre chose.
En Octobre 2024, le collectif Papir Panir a soigné, réagencé et développé Ordis, une créature inachevée abandonnée à Bordeaux, pour la mettre en scène dans un espace social à Bordeaux. 
En 2025, République Bidouille continue le projet à Pécs, en Hongrie, avec une installation co-construite avec Matyas Janko.
Les résidences ont donné lieu à des temps de création et de décou verte avec des publics scolaires et des groupes d'étudiants.

PAPIR-PANIR | NEXUS-5

Les Strandbeest de Theo Jansen errent sur les bords de mer aux Pays-Bas. Ces objets inanimés sont devenus des êtres vivants dotés de membres pour se déplacer, d'organes sensoriels et d'un système nerveux pour comprendre et réagir aux changements de leur environnement. Le travail de Theo est en cours depuis des décennies et les dessins évoluent d'une génération de créatures à l'autre.
À première vue, il peut sembler s'agir d'une réalisation technique exceptionnelle, mais à notre avis, c'est bien plus que cela. Il s'agit d'une poésie en mouvement, qui peut vous raconter des histoires sur le lien entre chaque être vivant sur terre, en particulier les humains, et leur lien avec leur planète mère.
Cette structure a été construite lors d'un atelier ouvert à des étudiants en design, dans le cadre du FAB 2022, et a été continuée et transformée en installation artistique par le collectif d'artistes hongrois Papír Panír.
La nouvelle forme de la bête est le personnage d'un conte qui nous met en garde face à l'imminence de notre propre chute, un moment figé dans le temps, une métaphore, soulignant la nécessité de comprendre notre place dans le grand schéma des choses, sous peine de connaître nous aussi la chute.

RÉPUBLIQUE BIDOUILLE x MATYAS JANKO

La résidence 2025 implique le collectif République Bidouille et Matyas Janko. Il n'y a pas de plages ni de grands vents à Pécs, alors République Bidouille est arrivé avec un ensemble de petits actionneurs à assembler, 50 plateformes produisant des mouvements. Des objets volontairement inachevés,qui initient un principe, qui laisse la place au partage, un espace à la coproduction, dans la ligne du travail de Theo Jansen.
La source de données qui détermine les oscillations de ces petites plateformes est une série de mesures du vent sur la côte atlantique, prises en 2024 et 2025 et publiées en Open Data par Météo France. Des données immatérielles et accessibles librement pour remplacer un élément impalpable et mouvant.
Maty Janko intervient sur la mise en mouvement et la conception visuelle de l'installation. Les actionneurs bougent mais il faut signaler leurs mouvements.
La résidence consiste à organiser un dialogue technique et plastique pour parvenir à matérialiser le mouvement et donc les données, avec une grammaire visuelle originale, nourrie des esthétiques de Nicolas Schoffer et Laszlo Moholy Nagy.