[FR] Natalia Kurnosova propose de revisiter les codes d'une tradition ukrainienne, les Vytynanky. Ces rideaux en papier finement découpés suivent une grammaire et des codes précis: les motifs géométriques des mondes sous-terrains, les éléments figuratifs du monde présent et des évocations cosmiques. Le nombre des motifs leur assigne une fonction : présents en nombre pair ils sont protecteurs, en nombre impair ils disent une aspirations
Les Vytynanky sont des objets protecteurs, on les appose sur les fenêtres des maisons pour éloigner le malheur en affichant son histoire et ses aspirations.  
Ils sont chargés de l'intention des ceux qui les réalisent.
Natalia développe ces formes depuis le début de la guerre à grande échelle, comme une manière de protéger toutes les maisons, pour la sécurité de chacun.e et comme une réponse à la menace intime qui empêche tout un pays de dormir et prend des vies au hasard. 
C'est aussi une acte d'affirmation d'une culture collective niée par l'agresseur.
À Bordeaux, Natalia a compilé des motifs présents dans l'espace public: sur les façades, les volets des échoppes, sur les grilles des jardins. Elle a utilisé ce vocabulaire nouveau dans le cadre de la syntaxe des Vytynanky pour produire une série de motifs pour le Garage Moderne, rue des Étrangers. 

Ces motifs seront intégrés à certaines fenêtres du bâtiment rénové. Pour le relier à la ville et à ses motifs autant que pour le protéger.

La résidence a donné lieu à un atelier avec les élèves de 6ième du collège Blanqui, qui ont manipulé les codes des Vytynanky et découvert un nouveau rituel.

[EN] Natalia Kurnosova has revisited the codes of a Ukrainian tradition, the Vytynanky. These finely-cut paper curtains follow a precise grammar and codes: geometric motifs from the underwords, figurative elements from the present world and cosmic evocations. The number of motifs assigns them a function: present in even numbers they are protective, in odd numbers they express an aspiration.
Vytynanky are protective objects, placed in house windows to ward off misfortune by displaying the history and aspirations of inhabitants.  
They are empowered by the intentions of those who make them.
Natalia has been developing these forms since the start of the full scale war, as a way of protecting all homes, for the safety of everyone, and as a response to the intimate threat that prevents an entire country from sleeping,  and takes lives at random. 
It is also an act of affirmation of a collective culture denied by the aggressor.
In Bordeaux, Natalia has compiled patterns and symbols found in the public space: on facades, shop shutters and garden railings. She used this new vocabulary within the framework of the Vytynanky syntax to produce a series of motifs for the Garage Moderne, rue des Étrangers. 
These motifs will be incorporated into some of the windows of the renovated building. To link it to the city and its motifs as much as to protect it.
The residency gave rise to a workshop with 6th form pupils from Blanqui secondary school, who manipulated the Vytynanky codes and discovered a new ritual.